La prévention spécialisée : présentation

Les missions de la Prévention Spécialisée

La prévention spécialisée est une pratique éducative qui s’inscrit dans le cadre de la protection de l’enfance. Elle vise à prévenir les risques d’exclusion et de marginalisation des jeunes.

Elle contribue à l’insertion et à la promotion sociale de ceux qui en sont les plus éloignés.

On définit souvent la prévention spécialisée comme étant une forme de travail social basé sur la posture du « aller vers ». Pour cela, les professionnels de prévention spécialisée pratiquent « la présence sociale et le travail de rue ». Il s’agit d’être présents sur un territoire et d’aller à la rencontre des habitants et plus particulièrement des jeunes. C’est une façon de repérer des jeunes en difficulté qui pourront être accompagnés individuellement mais également de jouer un rôle d’observatoire du territoire et de ses besoins au sens large, d’assurer une veille sociale par l’expertise de ces équipes.

Les modalités d’intervention spécifiques

La prévention spécialisée s’appuie sur des pratiques éducatives spécifiques, certes empreintes de son histoire militante, mais qui ont su évoluer avec la société et avec les besoins des territoires.

Elle est ancrée autour de « modalités d’intervention » très spécifiques que sont :

  • Le non-mandat administratif et/ou judiciaire : la personne accompagnée dans le cadre de la prévention spécialisée n’est pas orientée par une autorité, il n’y a aucun mandat nominatif.
  • La libre adhésion : la personne accompagnée est seule à prendre la décision d’accepter ou non la relation proposée par le travailleur social, et d’adhérer ou non à un éventuel accompagnement.
  • L’anonymat : l’absence de mandat et donc, l’absence d’obligation de rendre compte de l’évolution de la situation de la personne accompagnée de manière nominative rendent inutile le recueil du nom de la personne accompagnée. L’anonymat c’est aussi une modalité facilitatrice pour « aller vers » les jeunes.
  • Des modalités d’organisation non institutionnelles : les formes d’action et de travail (horaires, lieux d’action, rythmes, etc.) des travailleurs sociaux ne sont pas prédéfinies à priori, elles doivent pouvoir s’adapter constamment, aux publics accueillis, aux territoires, aux besoins, etc.
  • Le partenariat : l’action de la prévention spécialisée n’a de sens que si elle prend ancrage sur un territoire, au sens large, et qu’elle s’inscrit dans une complémentarité avec les acteurs de ce territoire et les dispositifs qu’ils peuvent proposer.

Le cadre règlementaire

Alors qu’elle était exercée depuis les années 1950 sous forme d’initiatives privées, en réaction à la détresse d’une partie de la jeunesse, la prévention spécialisée est aujourd’hui encadrée par quelques textes importants :

L’arrêté ministériel du 4 juillet 1972

La loi de décentralisation de 1986 qui en confie la compétence aux départements

Le code de l’action sociale et des familles : article L121–2

« Dans les quartiers prioritaires politique de la ville et dans les lieux où se manifestent des risques d’inadaptation sociale, le département participe aux actions visant à prévenir la marginalisation et à faciliter l’insertion ou la promotion sociale des jeunes et des familles qui peuvent prendre une ou plusieurs formes » (…), notamment « les actions dites de prévention spécialisée auprès des jeunes et des familles en difficulté ou en rupture avec leur milieu. »

Prévention spécialisée et département du Gard

Depuis la loi de décentralisation du 1986, la prévention spécialisée est une compétence des départements. Nombreux sont les départements qui ont confié cette mission à des associations régies par la loi 1901.C’est le cas pour le département du Gard qui a confié la prévention spécialisée à 4 associations :

Alès et communes environnantes

Nîmes

Beaucaire, Marguerittes, Saint Gilles et Vauvert

Bagnols sur Cèze

Les orientations départementales données à la prévention spécialisée sont définies dans le schéma département des solidarités sociales 2022-2027.